Comics et S.F. face à la science.

LE VOYAGE DANS LE TEMPS.


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1 La fiction.

Le voyage dans le temps est un des thèmes les plus utilisés par la science fiction. Il abonde dans chacun des trois grands média populaires, littérature, cinéma et bande dessinée. Je ne m'intéresserai qu'à une conception restreinte du voyage dans le temps, de loin la plus fréquente de toute façon, celle qui comporte un saut dans le passé (ou un retour au présent après un voyage dans l'avenir.). Un aller simple vers le futur est en effet beaucoup moins fantastique. Il peut se réaliser sans véritable voyage dans le temps, comme dans cette nouvelle dont j'ai oublié l'auteur When the sleeper wakes, où un homme du XXème siècle se réveille d'un coma pluriséculaire dans ce qui est pour nous l'avenir (et se découvre l'homme le plus riche du monde car le cours de son banal portefeuille boursier a progressé au cours des siècles.). La chronologie usuelle n'est pas bousculée dans cette histoire. Et même un "véritable" voyage dans le futur se résumerait à une disparition ad nihilum aujourd'hui et à une (ré)apparition ex nihilo à un moment du futur. Ce qui est violé ici n'est pas la chronologie mais, à deux reprises, la permanence des choses et des êtres ou, dans un langage plus scientifique, le principe de conservation de la masse. De fait, aucun des fameux paradoxes temporels ne saurait résulter d'un tel voyage.
Je distingue, dans la fiction, trois grands types de voyages dans le temps, que l'on pourrait appeler respectivement exotique, paradoxal ou pratique. Certains récits peuvent d'ailleurs combiner deux genres, voir les trois.




Le voyage exotique n'a d'autre conséquence ni intérêt que de conduire un personnage de notre époque, de préférence un héros familier, dans un environnement totalement étranger et propice à l'aventure. Fernandel chez François 1er, les Fantastic Four chez les pirates ou chez les pharaons, Superman sur toutes les pages de votre manuel d'histoire. Il s'agit, en fait, d'un voyage au sens propre du terme, mais ou le temps a remplacé l'espace. Une variante consiste, comme dans le film Les visiteurs. a faire venir l'étranger chronologique chez nous, - devrai-je dire "quand nous"?- plutôt que d'aller chez lui. C'est généralement le passé qui est choisi par les scénaristes même si le futur offrirait un plus grand champ à l'imagination. Le premier voyage exotique fut pourtant consacré essentiellement à l'exploration du futur. C'était en effet, sauf erreur, le roman La machine à voyager dans le temps de H.G. Wells. Dans la BD aussi le futur est venu tôt, avec Zig et Puce en l'an 2000. Superman nous a également fait visiter une belle galerie des âges à venir de la Terre dans Action Comics 385 à 387. Il existe cependant une destination qui prête encore plus à l'imagination, c'est le passé ultime, l'instant des origines de l'univers, où finit le comic Crisis on infinite Earths. Les comics offrent plusieurs cas de héros explorateurs entièrement voués au voyage dans le temps. Rip Hunter, time master, chez DC, Brick Bradford, après son exploration du microcosme, en France, la Brigade Temporelle, dans Futura. Superboy, de 1964 à 1980, fut publié dans deux magazines, l'un consacré à ses aventures au présent (enfin au passé récent quand Superman était enfant), l'autre à ses exploits au côté de la futur Légion des Super-Héros, à l'occasion de ses voyages dans l'avenir.




Photo du film Retour vers le futur © Universal
Le voyage paradoxal est celui dont le scénariste recherche comme des trésors les conséquences logiques - ou illogiques- que le narrateur du voyage exotique fuit comme la peste. Ces paradoxes peuvent prendre plusieurs formes, les malheurs du voyageur imprudent qui cesse d'exister - et même d'avoir existé - pour avoir, par exemple, tué ses grands parents avant la conception de son père, la rencontre d'un personnage avec lui même, un lui même passé ou à venir, etc. ( On trouvera l'analyse des paradoxes plus bas, nous nous contentons pour l'instant de passer en revue la fiction.) Le modèle du voyage paradoxal est le livre de René Barjavel Le voyageur imprudent L'amateur de cinéma songe aux films Retour vers le futur. Le littéraire aux romans de Philip K Dick, le spécialiste des fausses réalités, qui trouvait là une alternative à ses fameux univers parallèles comme à ses mondes factices, pour déconstruire le réel. Le fan de BD se souvient de la série humoristique "Ils voyagent dans le temps pour de l'argent" de Lob et Alexis et le lecteur de comics évoquera la rencontre d'Adam Warlock avec son pire ennemi, lui même, devenu dans le futur une sorte de Dieu dément.




Le voyage pratique est une spécialité de l'éditeur DC. Dans Crisis on Infinite Earths en 1985, la multitude de personnages récupérés par DC à l'occasion de la faillite de divers concurrents, qui vivaient jusque là des aventures indépendantes, censées se dérouler dans des univers parallèles, se trouvèrent réunis sur le même monde et susceptible désormais de se rencontrer. Le changement fut rétroactif. Le passé avait été modifié de telle sortes que ces personnages avaient toujours vécu sur le même monde. Neuf ans plus tard, DC récidiva avec Zero Hour. Les éditeurs étaient ennuyés par les contradictions accumulées par leurs scénaristes. On avait de nouvelles aventures de Superboy, alors que dans son nouveau passé Superman n'avait jamais été Superboy, deux épisodes racontant l'arrivée sur Terre du héros extraterrestre Hawkman, à deux époques différentes, etc. Zero Hour effaçait tout cela en recréant le passé. On utilisa donc le voyage dans le temps pour supprimer des contradictions. C'est le comble!






2 THEORIES SCIENTIFIQUES NON RELATIVISTES.
Bien sûr quand on dit voyage dans le temps, on pense tout de suite théorie de la relativité. Mais avant d' y venir, nous prendrons le temps de découvrir quelques théories plus marginales dans la communauté scientifiques et moins connues du public.
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L' électromagnétisme à potentiels avancés de Dirac.
Sans être électriciens vous savez probablement que les forces qui s'exercent sur un corps chargé dépendent de la position des autres charges électriques par rapport à lui. En fait, ces forces ne s'exercent pas instantanément. Elles ne dépendent pas de la position de ces charges à l'instant présent mais un peu auparavant, le temps en quelque sorte que cette force, partie des charges, arrive jusqu'au corps. Imaginez un général pointant ses canons vers l'endroit où son espion lui a dit que se trouvait l'ennemi. Pendant que l'espion faisait le chemin des positions ennemies jusqu'au général, l'adversaire s'est déplacé. On parle à ce propos de "potentiel retardé". Le célèbre physicien Paul Dirac est l'auteur d'une théorie où le corps est influencé par la position des charges dans l'avenir. Comme si il recevait un signal qui remontait le temps. Comme un général qui pointerait ses canons sur la position où sa voyante lui aurait dit qu'allait bientôt se trouver l'ennemi. Il s'agit bien d'un voyage dans le passé, même si ce n'est pas une personne qui voyage, mais une "force" ou un "signal". Aucune expérience, aucune observation ne justifient cette bizarre théorie. Dirac semble l'avoir conçue juste parce que c'était marrant. Pour être plus exact, il s'agit d'une considération esthétique. Les équations de l'électromagnétisme sont "plus jolies" si elles sont symétriques, pour cela, puisqu'il y a des potentiels retardés, il faudrait aussi des potentiels avancés. D'ailleurs pour que ces équations soient parfaitement symétriques, il faudrait qu'il existe des aimants avec un seul pôle et Dirac est également l'auteur d'une théorie à ce sujet. On soupçonne rarement l'extraordinaire influence de l'esthétique des équations sur les théories des physiciens.
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L'ANTIMATIERE REMONTE-T-ELLE LE TEMPS?
Si vous avez lue ma page sur l'antimatière, vous savez déjà que dans les graphes de Feynman, l'antimatière équivaut à de la matière qui remonterait le temps et que la violation du théorème CPT, sous sa première forme, est venue confirmer que l'antimatière se comporte comme de la matière qui évoluerait du futur vers le passé. Cela ne prouve pas que l'antimatière remonte réellement le temps. On peut, plus rationnellement, considérer qu'elle évolue "à l'endroit" dans le temps, mais en "marchant à reculons". Imaginons qu'il existerait des hommes faits d'antimatière. (Sur cette question voir la page citée.) Ces hommes hypothétiques marcheraient-ils à reculons? Parleraient ils à l'envers? Arriveraient-ils à une conclusion avant de suivre à l'envers un raisonnement puis de se poser le problème? Cette question est plus complexes qu'il n'y paraît. Dans notre monde quotidien, on ne voit jamais des morceaux d' assiette brisée s'assembler pour former une assiette intacte et s'envoler jusqu'au bord d'une table pour y demeurer en équilibre instable. Dans le monde des atomes, régi par les lois de la physique, si on filme un événement et que l'on repasse le film à l'envers tout ce que l'on voit reste conforme aux lois de la physique et est donc tout aussi bien susceptible de se produire. Ces deux mondes sont pourtant le même et cette contradiction est la source de problèmes non résolus dans diverses branches de la science, telle la thermodynamique ou la cosmologie. De plus les rapports entre la conscience et le monde matériel sont également impliqués dans cette question, ce qui ne simplifie rien. Il y aurait beaucoup à dire sur cette vaste question, mais je ne saurais pas le faire tenir dans une page web, ni éviter d'aborder un trop grand nombre de sujets que l'internaute n'est pas forcément censé connaître. Je me contenterai de dire que je suis convaincu que ces hommes d'antimatières marcheraient à l'endroit. Naturellement ceux qui interprètent les propriétés des graphes de Feynman comme une conséquence de ce que l'antimatière remonte le temps n'ont aucune raison de douter qu'ils marcheraient à l'envers.
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LA MECANIQUE QUANTIQUE REINTERPRETEE
EN TERME DE VOYAGE DANS LE TEMPS.
Si vous avez lu la page de ce site sur les univers parallèles, vous vous souvenez que l'interprétation usuelle de la mécanique quantique est assez ahurissante, au point que certains ont préféré y substituer une théorie mettant en jeu d'innombrables univers parallèles. Mais cette hypothèse n'est pas la seule variante. Dans l'interprétation "officielle", nous avons vu qu'une particule de lumière qui arrive sur un écran percé de deux fentes ne passe ni par celle de droite, ni par celle de gauche et, néanmoins, passe par les deux à la fois. Hé bien, on a réussi à trouver une interprétation encore plus bizarre. Si! La particule de lumière (ou toute autre particule) passe par la fente de gauche et poursuit son chemin puis elle revient en arrière mais en remontant le temps et, alors, elle passe par la fente de droite. Mais elle ne s'arrête pas en si bon chemin. Elle revient, encore une fois, en arrière, dans l'espace et dans le temps. Remarquez que j'aurais aussi bien pu dire qu'elle passait d'abord par la fente de droite, cela revient au même. (Vous suivez toujours?) Mais elle ne s'arrête toujours pas là. Ce serait bien trop raisonnable. Elle continue de se promener dans l'espace et dans le temps. Elle va sur la planète Mars, dans la galaxie d'Andromède et dans votre salle à manger. Elle suit une infinité de trajectoires. Elle suit toutes les trajectoires possibles. Et encore, "possibles" si vous admettez la possibilité de revenir dans le passé.





3 Un premier aperçu de
LA RELATIVITE.
Cette fois, il ne s'agit plus d'une théorie marginale mais du paradigme officiel, la théorie qui s'enseigne à l'école. Dirac voulait que les équations de l'électromagnétisme soient symétriques dans le temps, Einstein, lui, voulait qu'elles restent les mêmes pour un expérimentateur immobile que pour son collègue en mouvement. Cela nécessitait que les ondes électromagnétiques qui se déplacent à la vitesse de la lumière (300 000 km/seconde) n'atteignent pas plus rapidement l'individu qui vient à leur rencontre que celui qui les attends sans bouger. Pour cela, il fallait admettre, entre autres choses, que le temps soit distribué dans l'espace d'une manière différente pour deux observateurs qui ne se déplaçaient pas à la même vitesse l'un que l'autre. Si pour moi il est dix heures sur terre comme sur la planète Mars, pour vous qui vous déplacez à 90% de la vitesse de la lumière ( Non, rassurez vous, c'est une supposition.), il est bien dix heures sur Terre, mais sur Mars il est dix heures moins 90% des soixante-quinze millions de km qui nous séparent de Mars divisés par la vitesse de la lumière soit dix heures moins trois minutes et quarante-cinq secondes. Mais alors, imaginons que vous dépassiez la vitesse de la lumière. Hé bien, vous arriverez avant d'être parti. On a remplacé l'espace et le temps par une entité unique à quatre dimensions, l'espace-temps. La vitesse de la lumière fait le lien entre les composantes d'espace et de temps: une seconde mesure en quelque sorte trois cent mille kilomètres et trois cent mille kilomètres datent d'une seconde. Ainsi, d'après la théorie de la relativité, dépasser la vitesse de la lumière, ce serait retourner dans le passé.




Pourtant Einstein et la quasi-totalité des physiciens refusait et refusent la possibilité du voyage dans le temps. La théorie de la relativité implique qu'en dépassant la vitesse de la lumière, on retourne dans le passé mais, ils insistent bien sur ce point, elle interdit qu'on dépasse la vitesse en question. En effet, d'après cette théorie, plus un corps va vite plus il devient lourd. Vous concevez qu'il faille plus de force, plus d'énergie, pour déplacer un rocher d'une tonne qu'une plume. Si la plume, au fur et à mesure que vous accélérez, se met à peser de plus en plus lourd et finalement autant que le rocher, vous aurez du mal à continuer d'aller plus vite. C'est exactement ce qui se passe d'après la théorie de la relativité, mais on ne s'en aperçoit pas, parce que dans la vie quotidienne, les vitesses sont bien trop petites. Néanmoins, plus votre plume se rapprochera de la vitesse de la lumière, plus son poids se rapprochera de l'infini. Si bien que l'énergie qu'il vous faudrait dépenser pour l'amener à la vitesse de la lumière serait infinie. C'est donc impossible.

Ainsi, à peine entré par la fenêtre, le voyage dans le temps est mis dehors par la grande porte. Le mur de la lumière lui interdit d'y revenir. Est-ce si sûr? Nous allons voir que ce fameux mur a toute l'efficacité de celui du pénitencier des Daltons. On n'a que l'embarras du choix entre le contourner, passer par dessus, par dessous, ou même y faire un trou. Mais, avant d'en venir là, il serait grand temps de nous pencher un peu sur ces fameux paradoxes du voyages temporel. J'y ai fait allusion dans le paragraphe sur la fiction sans les analyser, ni même les répertorier. On ne peut pourtant pas les ignorer. Si les relativistes tiennent tant à éviter le voyage dans le temps, c'est qu'ils y perçoivent la menace d'une contradiction dans leur chère théorie. Ont-ils raison?





4 LA LOGIQUE

Présentation des paradoxes.

Le paradoxe le plus spectaculaire est celui duvoyageur imprudent qui cause des événements ayant pour conséquence d'empêcher sa propre naissance. N'étant plus né, il ne peut plus exister. Mais, du coup, il ne peut plus non plus retourner dans le passé et, par conséquent, il va pouvoir naître. Donc retourner dans le passé donc empêcher sa naissance donc ne pas... Quelqu'un aurait-il de l'aspirine? Un autre paradoxe très fréquent est celui que j'appellerais volontiers des raisons du départ. Dans le roman Prisonniers du temps de Michael Crichton, des explorateurs retournés au moyen âge sauver l'auteur d'un SOS écrit en langage moderne sur un parchemin médiéval, se retrouvant prisonniers du passé, lancent sur ce parchemin le SOS même qui sera à l'origine de leur situation. L'arrivée du voyageur est la cause de son départ. Ces deux paradoxes sont beaucoup moins différents qu'il n'y parait. Et, sous leur apparente diversité, tous les autres se ramènent à l'un ou l'autre. Que quelqu'un se rencontre lui même, par exemple, aussi loufoque que cela soit, n'entraîne pas de contradiction... Sauf si il s'assassine lui même comme dans Tales of Suspense 3 de Jack Kirby, ou si il communique à son homologue du passé des informations de nature à lui faire modifier son avenir, donc son propre passé, ce qui pourra causer ou empêcher le voyage à l'origine de cette rencontre. Ce qui nous ramène à l'un de nos deux cas. Dans le premier un événement A (le voyage dans le temps) est la cause d'un événement B qui lui même est la cause de non-A (le voyage n'a pas lieu parce que, par exemple, le voyageur n'est plus né). Donc A est la cause de non-A. Dans le second cas, A est la cause de B qui est la cause de A. Ainsi A est la cause de A. On le voit, la seule différence est que le résultat de A est A dans un cas et non-A dans l'autre.

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Il existe une remarquable analogie avec le paradoxe du menteur, imaginé par le philosophe Eubide pour remettre en cause la notion de vérité au centre de la pensée des disciples de Socrate. Epiménide est un menteur, leur dit Eubide. Mais c'est un menteur franc, puisque lui même nous dit qu'il ment. Si Epiménide dit vrai, alors il ment, donc il ne dit pas vrai. Mais si il ment, alors ce qu'il dit est vrai, donc il ne ment pas. Finalement ce qu'il dit ne peut être ni vrai ni faux. On voit bien l'analogie avec le paradoxe de l'imprudent. A est l'affirmation de non-A. Mais il existe une version beaucoup moins connu de l'antinomie soulevée par Eubide. Supposons qu' Epiménide nous affirme au contraire "Ce que je suis en train de dire est vrai." On pourrait croire qu'il n'y a pas d'antinomie ici et que ce que dit maintenant Epiménide est vrai. Il n'en est rien, ce n'est toujours ni vrai ni faux. Cette fois A est l'affirmation de A et par conséquent A ne veut rien dire du tout. L'analogie est toujours évidente, avec, à présent le paradoxe des raisons du départ. (Faute de place je n'exposerai pas ici la solution du paradoxe du menteur, dûe à Bertrand Russel, mais sachez qu'elle nécessite d'ordonner toutes les propositions de sortes que certaines soient "avant" et d'autres "après" chacune et d'interdire toute proposition qui parle de ce qui n'est pas "avant" elle même. Son équivalent dans notre problème est l'interdiction de voyager dans le temps, ce qui laisse déjà augurer des tentatives de solution des paradoxes temporels. Mais n'anticipons pas.)
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On aurait tort de croire que le paradoxe des raisons du départ est moins absurde que celui de l'imprudent. Il est pire en fait, car la boucle n'a même pas de commencement. Il ne peut pas y avoir de "première fois" que ce voyageur est retourné dans le passé. Avec l'imprudent on a une boucle sans fin. J'empêche ma naissance donc je ne peux plus empêcher ma naissance alors j'empêche ma naissance donc je ne peu plus... etc. (pas de fin.) Avec les raisons du départ on a une boucle sans commencement ni fin. (pas de commencement )...parce que je suis retourné dans le passé je retourne dans le passé et parce que je suis retourné dans le passé je retourne dans le passé et parce que je suis retourné... (pas de fin). Pourtant, contrairement à celui de l'imprudent, le paradoxe des raisons du départ ne constitue pas un argument contre la possibilité théorique de voyager dans le temps. Sauriez-vous dire pourquoi?






Hé, oui, bien sûr. Le paradoxe des raisons du départ pourrait être subi, mais il ne peut pas être produit. En effet, la boucle temporelle est ici l'oeuvre de l'écrivain ou du scénariste. Si on se place au degré de réalité de l'histoire on dira que c'est l'oeuvre du destin, mais ce n'est pas celle des personnages. Le voyageur ne peut pas, simplement parce qu'il l'a décidé, créer la cause de son voyage et fabriquer un paradoxe. Les membres de l'équipe de secours du roman de Crichton ne peuvent pas décider que le SOS n'a pas été envoyé par un tiers mais par eux même, ils peuvent seulement le constater, si c'est le cas. Au contraire, le voyageur est toujours en mesure de faire en sorte qu'il ne partira pas. (Il n'est d'ailleurs pas obligé de causer sa propre inexistence pour cela, mais la question n'est pas là.) Un tenant du voyage dans le temps pourra toujours soutenir que le voyage existe mais que le paradoxe des raisons du départ ne se produit jamais, que c'est une pure invention d'écrivain. Il ne pourra pas en dire autant du paradoxe de l'imprudent. Le paradoxe des raisons du départ n'a pourtant pas dit son dernier mot. J'ai pu en tirer une démonstration de l'impossibilité de construire une machine à voyager dans le temps.






Démonstration de l'impossibilité de construire une machine à voyager dans le temps
à l'aide du paradoxe des raisons du départ.
Supposons que vous décidiez de construire cette machine. Même si je ne mets pas en doute votre génie, ça va représenter beaucoup de travail. Donc une fois que vous aurez fini, vous aurez tout à gagner à retourner dans le passé pour vous communiquer les plans de votre invention. Vous vous épargnerez ainsi rétrospectivement des années de labeur et vous pourrez jouir dès votre jeunesse des fruits de votre travail. Le meilleur moment du passé pour vous envoyer ces plans est avant que vous n'ayez même commencé vos recherches puisque cela vous évitera un effort inutile. Mais si vous êtes assez intelligent pour réussir à construire une machine à explorer le temps, vous l'êtes à plus forte raison pour avoir pensé à cela. Donc vous savez que si vous commencez à chercher ce sera la preuve que vous n'allez pas aboutir et, par conséquent, tous les efforts que vous y consacrerez seront dépensés en pure perte. Sachant cela vous n'allez donc pas commencer de travailler et par conséquent vous n'allez jamais aboutir. Cela à l'air d'un sophisme, mais ce n'en est pas un. Ce raisonnement est parfaitement correct. Ce n'est, d'ailleurs, pas un paradoxe, mais une démonstration par l'absurde. Notez que si ce raisonnement s'appuie sur le paradoxe des raisons du départ, il a la forme de celui de l'imprudent. Sauf qu'ici ce n'est pas le voyage qui est la cause du non-voyage, mais la possibilité du voyage qui implique l'impossibilité du voyage.


Vous n'êtes pas convaincu? Vous vous dites qu'il vous suffit de vous promettre à vous même de ne pas vous envoyer les plans, une fois que vous aurez réussi, pour pouvoir vous mettre au travail sans que cela ne signifie que vous allez échouer. Mais une fois que vous aurez réussi, qu'est ce qui vous obligera à tenir votre promesse? Ce n'est qu'une promesse faite à vous même et vous même auriez tout à gagner à vous en délier. Or cela, vous le comprenez déjà avant de commencer. Vous pourrez encore m'objecter que vous êtes si génial que, peut-être, un jour vous allez trouver la combine comme ça, d'un seul coup, alors que vous aurez été en train de travailler sur toute autre chose, un problème banal comme le mouvement perpétuel. Soit. Mais votre machine, il va bien falloir la construire. Cela va être long et coûteux. Une fois la machine construite, vous aurez tout à gagner à retourner dans le passé pour vous l'offrir clefs en main. Nous revoilà devant le même problème.

J'admet néanmoins que ma démonstration n'a qu' une porté limitée. Vous m'objecterez par exemple que la construction d'une machine à voyager dans le temps pourrait ne prendre qu'une demi-heure et ne nécessiter que deux planches, une scie et quelques clous. La machine pourrait aussi être construite par un homme riche qui ne tienne pas à réussir mais travaille là dessus pour s'occuper, ou par un savant fonctionnaire qui travaille juste pour justifier son salaire. En fait, il y a bien, au moins un scientifique qui a essayé (qui est peut-être toujours en train d'essayer) de construire la machine. J'en parle plus loin dans cette page. Défaut plus grave, mon argument n'interdit que les machines à voyager dans le temps modèle grand luxe toutes options, capables de remonter aussi loin qu'on veut dans le passé, il ne peut rien contre un vélosolex à voyager dans le temps, qui renoncerait a explorer le passé mais permettrait d'aller dans le futur antérieur. Une machine du type trou de ver (J'en parle à la fin de cette page, paragraphe "Le salon des machines à voyager dans le temps") qui ne permet pas de retourner dans ce qui, à l'instant où l'on finit de construire la machine, est déjà le passé mais qui permettra d'explorer des instants encore à venir mais qui seront devenu du passé à l'instant où l'on partira.
De plus mon raisonement ne porte que sur la machine. Le voyage pourrait être accidentel.

Mais surtout, cette antinomie démontre, au mieux, que si le voyage était possible, il ne pourrait pas être réalisé par l'homme, elle ne démontre en aucun cas que le voyage soit impossible. L'antinomie de l'imprudent n'a pas ces limites. C'est pourquoi c'est à celle ci que nous allons accorder toute notre attention. Mais avant cela je crois venu le moment d'exposer un autre argument, qui me semble inédit alors qu'il est à mes yeux d'une totale évidence. Même si on modifiait le passé, le passé ne serait pas modifié.





Même si on modifiait le passé,
le passé ne serait pas modifié.
Supposons qu'une organisation quelconque dispose de la machine à voyager dans le temps. (Nous éviterons de nous demander comment elle l'a acquise pour ne pas retomber dans les méandres de l'antinomie précédente.) A tort ou à raison, les dirigeants de cette organisation ont estimé que ce serait une bonne idée de retourner dans le passé supprimer Hitler avant son arrivée au pouvoir. Ils ont recruté un agent, l'ont armé, bien informé et expédié à la bonne époque et au bon moment. Hitler va-t-il être éliminé? Je dis que forcément non. En effet deux cas sont possibles. Ou bien l'agent a échoué. Dans ce cas, bien sûr, Hitler n'a pas été éliminé. Ou bien l'agent a réussi. Dans ce cas non plus, Hitler n'a pas été éliminé. Pourquoi?

Si l'agent a réussi, c'est que le passé a été modifié, dans ce cas la cause pour la quelle on l'a envoyé a cessé d'avoir existé. Cette cause ne peut pas être Hitler, puisque Hitler a vécu. Si il n'avait pas vécu, on n'aurait pas ensuite envoyé l'agent pour l'éliminer, on n'envoie pas un homme tuer quelqu'un qui est déjà mort. Donc, puisque l'agent a réussi, c'est que l'homme qu'il a tué n'était pas Hitler mais quelqu'un qui n'a jamais exercé aucune influence sur le cours de l'Histoire, peut-être un certain Steinberg qui a inventé la bombe atomique pour le compte de Hitler et permis à l'Allemagne de gagner la seconde guerre mondiale. Vous n'avez jamais entendu parler d'aucun Steinberg et l'Allemagne a perdu la guerre? Normal, puisque, par hypothèse, l'agent de l'organisation a réussi sa mission. Du fait que Steinberg a été supprimé enfant et que l'Allemagne a perdu la guerre, quand l'organisation a acquis la machine elle n'a plus eu de raison de vouloir supprimer ce Steinberg dont personne n'a jamais entendu parler donc c'est Hitler qu'elle a envoyé l'agent tuer. Mais, me direz vous, il n'est pas forcé que l'agent en question échoue à tuer Hitler. Si, puisque si il avait réussi, Hitler ne serait jamais arrivé au pouvoir, personne n'aurait jamais entendu parler de lui et c'est quelqu'un d'autre qu'on aurait envoyé l'agent tuer, probablement celui qui aurait pris le pouvoir à la place de Hitler, Goebel ou je ne sais qui. Ce raisonnement ne prouve pas qu'on ne puisse pas modifier le passé, mais il prouve, comme je l'avais annoncé au début, que même si on modifiait le passé, le passé n'aurait pas été modifié.





Quand le voyageur imprudent disparaît-il?
Le cas du voyageur imprudent manifeste une contradiction. Le voyageur n'est pas né puisqu'il est né et qu'il a fait le voyage; il est né et il a fait le voyage puisqu'il n'est pas né et qu'il n'a pas fait le voyage. On pourrait s'en tenir là, en partant du principe qu'une contradiction disqualifie tout l'ensemble qui l'inclut, mais amusons nous, comme dans ces constructions aberrantes que les mathématiciens appellent des logiques non consistantes, à ignorer délibérément la contradiction et à pousser la logique du reste de l'histoire jusqu'au bout. A quel moment le voyageur imprudent doit-il disparaître?
Superman Dessins de Curt Swan © DC
Imaginons qu'il ait tué son grand-père d'un coup de revolver, parce qu'il ignorait que c'était son grand-père ou parce qu'il est très bête comme l'inventeur qui se tue lui même dans l'histoire de Jack Kirby. Son grand-père étant mort, son père ne sera jamais né, donc lui même non plus. On s'attend donc à ce qu'il cesse d'exister à l'instant ou son grand-père meure. Un médecin objecterait que cet instant n'est en réalité pas définissable, mais il y a pire. Si le voyageur ne tue pas son grand-père, si au lieu de cela, il séduit sa mère, comme cela a failli arriver au héros du film Retour vers le futur, celle ci n'épousera pas son père et le voyageur ne sera pas né. Mais sa mère n'aura pas décidé à un moment précis de ne pas épouser son père. Elle aura changé de sentiments progressivement et peut-être plusieurs fois en sens contraire. A quel moment le voyageur va-t-il disparaître? Essayez de répondre avant de lire la suite.

Fausse question. En réalité, le voyageur ne va jamais disparaître. C'est la totalité de la réalité qui va disparaître et être remplacée par une autre réalité dans la quelle le voyageur n'est jamais arrivé (puisqu'il n'y a jamais existé). Pourtant la question subsiste sous une autre forme. A quel instant, dans sa propre chronologie, l'ancienne réalité n'aura-t-elle plus d'instant ultérieur? Ou s'arrête l'ancienne réalité? En fait, il n'y a aucune raison que l'ancienne réalité s'arrête quelque part. Elle se poursuit éternellement mais elle n'est plus la réalité, puisque le voyageur, en réalité n'est pas né et n'a pas fait le voyage. Nous avons donc trois réalités. Une ou le voyageur n'est pas encore venu modifier le passé. Une deuxième où le voyageur est revenu dans le passé et l'a modifié. Une troisième où le voyageur n'existe pas, à cause des changements qu'il a produits dans le passé.

On pourrait à la rigueur estimer que la première de ces trois réalités a pris fin à l'instant où le voyageur est parti. Il n'est pas certain que cette solution fasse avance le schlimblique. Imaginons que le voyageur ne soit pas revenu en arrière seulement de quelques décennies mais ait remonté jusqu'à l'origine de l'univers. (Nous nous plaçons dans le cadre de la théorie de l'univers en expansion, qui assigne un commencement dans le temps à l'univers et qui est tenue pour vraie par l'immense majorité des scientifiques. Peu importe, par ailleurs, qu'elle soit vraie ou fausse, ce n'est qu'une hypothèse pour voir où nous mène le raisonnement.) Et supposons qu'au lieu de tuer son père, il ait empêché la naissance de l'univers. ( Comment ça "empêché comment?"? Mais je ne sais pas, moi, comment. Je viens de vous dire que ce n'était qu'une hypothèse pour voir où on arrive.) Dans ce cas, l'instant où est parti le voyageur serait le dernier instant de l'univers et ceci bien que l'univers n'ait pas été détruit à cet instant mais quatorze milliards d'années plus tôt. Mais cette fin n'est celle que de la première réalité. Dans la troisième réalité, le Big Bang n'a jamais eu lieu et l'univers n'existe pas. Dans la seconde réalité, le voyageur empêche le Big Bang et l'univers ne naît donc pas, par contre, comme nous venons de le voir, le voyageur ne disparaît pas. Il n'y a pas de raison qu'il disparaisse et encore moins de raison qu'il disparaisse à tel instant plutôt qu'à tel autre. Il continue d'exister, mais pas pour de bon, puisque cette réalité n'est plus la réalité. La réalité, c'est la troisième, celle où rien n'existe.

Mais qu'est ce qui distingue la réalité révolue de la réalité réelle? Si le voyageur n'a pas empêché la naissance de l'univers mais uniquement la sienne propre, alors l'histoire de l'univers se poursuit éternellement dans la deuxième et la troisième réalité. Mais elle est différente dans les deux. Pardon? C'est...? Contradictoire? Ah bon, vous croyez?




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L'étrange cas du voyageur prudent.
Revenons sur les éléments du scandale de l'affaire du voyageur imprudent. J'en dénombre trois. Tout d'abord, il y a une boucle. Le voyageur part, à l'arrivée il fait quelque chose qui annule la cause de son départ donc il ne part pas, donc il ne fait pas cette chose donc il part. En second lieu, cette boucle n'a pas de fin. Il part donc il ne part pas donc il part donc il ne... On peut continuer longtemps comme ça. Enfin le contenu de cette boucle est contradictoire. On ne peut pas partir et ne pas partir. Hamlet l'avait bien compris, il faut choisir.

Examinons à présent l'itinéraire d'un voyageur prudent. Il ne tue pas son père, il n'épouse pas sa grand-mère, il fait bien attention où il met les pieds. Les choses se présentent-elles sous un meilleur jour? Pour lui, sans aucun doute. Mais pour la logique? Disons que notre voyageur est revenu une heure en arrière, parti de midi, il est arrivé à onze heure, il a fait le tour de son jardin, sans toucher à rien, sans se rencontrer lui même, car il savait qu' à cette heure là il était chez l'épicier en train de faire ses courses, puis il a appuyé sur le bouton "retour à l'instant du départ" et il est revenu à midi plus une fraction de seconde. On ne saurait être plus précautionneux. N'empêche qu'il a changé le passé. Entre onze heures et midi, il n'y avait pas de traces de pas dans son jardin. Il a pu le vérifier avant de partir. Puis il est retourné dans le passé, il a fait le tour du jardin, laissant des traces, et il a disparu. Il allait réapparaître une heure plus tard; en attendant cette heure s'est écoulée, légèrement différente, puisque avec des traces dans le jardin. Au terme de cette heure, il est reparti dans le passé. Là, il a à nouveau disparu et cette heure c'est à nouveau écoulée, jusqu'à ce qu'il reparte à nouveau. On peut continuer comme ça indéfiniment. Nous avons toujours une boucle et elle n'a toujours pas de fin. Elle est certes beaucoup plus discrète puisque l'heure ainsi écoulé n'est pas alternativement caractérisé par deux éléments contraires l'un à l'autre, tels le voyageur né et voyageant et le voyageur non né, inexistant. Néanmoins, sa première occurrence est bel et bien en contradiction avec toutes les suivantes. Il n'y avait pas de traces de pas et maintenant il y en a, durant cette même heure. Tous les éléments du paradoxe sont toujours là. Ils ne sont plus spectaculaires du tout. Du point de vue de la littérature, cela fait une grosse différence. Personne n'achèterait un roman intitulé "Le voyageur prudent" et dont l'élément le plus passionnant serait la présence de traces de pas du héros dans son propre jardin. Du point de vue de la logique, en revanche, ça ne fait aucune différence. Il ne sert à rien de vouloir chasser les paradoxes, ils ne sont qu'un symptôme. Cela revient à traiter la fièvre en cassant le thermomètre. Il est temps à présent de nous pencher au contraire sur les raisons profondes de ces paradoxes.






Les raisons profondes du paradoxe.
C'est tellement évident qu'il ne devrait pas y avoir à le dire. Le voyage dans le temps est par définition une violation du principe de non contradiction. Ce principe dit que si proposition A et non-A ne peuvent être toutes les deux vraies. Si il est vrai qu'une proposition est vraie, alors il est faux qu'elle soit fausse. Le voyage dans le temps n'obéit pas à ce principe. Il est midi mois dix, vous regardez votre jardin, il n'y a pas d'empreintes de pas. Vous décidez qu'à midi vous retournerez d'une heure dans le passé et y marcherez dans le jardin. Vous le faîtes. A midi moins dix, il y a des empreintes de pas dans votre jardin. Donc à la même heure, il n'y a pas d'empreintes dans votre jardin et il y en a. C'est autocontradictoire.







La prescience en tant que voyage dans le temps "camouflé".
La plupart des gens sont persuadés que voyance et voyage dans le temps sont deux choses complètement différentes. Il suffit de réfléchir une seconde pour réaliser que c'est la même chose. Prétendre que quelqu'un sait à l'avance ce qui va se produire revient à dire que de l'information voyage depuis l'avenir vers le passé.
Même si ce n'est pas une personne qui fait le voyage, ni un objet, pas même un rayon de lumière ou un signal quelconque, si vous savez quelque chose de l'avenir, c'est par définition que vous détenez de l'information qui vient de l'avenir. Bien entendu, tous les paradoxes sont à nouveau possibles. Votre voisin est parti faire du ski et s'est cassé une jambe. Admettons qu'il soit possible que vous l'ayez su d'avance. Dans ce cas vous l'avez prévenu donc il n'y est pas allé et il ne s'est pas cassé la jambe. Première contradiction, il est allé au ski et s'est cassé la jambe et il n'y est pas y allé ni ne se l'est cassée. Deuxième contradiction, on retrouve le paradoxe du voyageur imprudent, mais cette fois, le voyageur c'est l'information: Puisque vous avez prévenu votre voisin, et qu'il ne s'est pas cassé la jambe, alors l'information qu'il se l'est cassé n'est pas partie, donc vous ne l'avez pas reçue et vous n'avez pas pu l'avertir, par conséquent il est bien allé au ski et il s'est cassé la jambe. L'idée de connaître l'avenir à l'avance est contradictoire.

Bien entendu, cette contradiction ne concerne que les prédictions proprement dites, pas les prévisions basées sur la connaissance du présent et le calcul, pas non plus les vagues intuitions suivies de coup de pot. Même les prophéties ne sont pas concernées. Il faut, bien sûr, partir au départ de l'hypothèse contestable que Dieu existe. Mais celui qui croit en Dieu est tout à fait en droit d'envisager que Dieu, qui, comme tout le monde, sait ce qu'il a décidé de faire à l'avenir, en informe par avance ses prophètes. En revanche, une véritable prescience, c'est à dire connaissance directe de l'avenir, est une notion autocontradictoire, comme le voyage dans le temps, ou pour mieux dire, en tant que forme de voyage dans le temps. En toute rigueur, cette page qui inclut les théories scientifiques sur le voyage dans le temps, devrait contenir une revue exhaustive des cas de prédictions sous toutes les formes où ils se présentent et une tentative d'analyse ou de résolution au moins à titre hypothétique de chaque cas ou alors l'aveu d'un mystère. Le sujet ne manque ni d'intérêt, ni de matière. On trouve des choses étonnantes. Mais une page web n'est pas extensible à volonté et celle ci est déjà bien partie pour atteindre un poids record. Peut-être consacrerai-je un jour une autre page à cette question. En attendant, il faut revenir au voyage proprement dit, d'autant plus que contrairement à ce qu'on pourrait croire, nous ne lui avons pas encore fermé toutes les portes de la logique. Il lui en reste une dernière.







La théorie de la dernière chance.
Le voyage dans le temps sans modification possible du passé.

Voila un voyage dans le temps bien appauvri qui ferait piètre figure aux yeux de l'écrivain de science fiction, mais peut-être, dans cet habit nouveau, plaira-t-il plus au logicien. Les contradictions relevées jusqu'ici tiennent en effet toutes de la modification du passé. Un voyage dans le passé serait-il concevable sans que le passé ne soit modifié ni n'ait seulement la possibilité de l'être? Par définition un voyageur temporel part d'un instant T que nous appellerons arbitrairement "midi" et arrive en un instant antérieur T' que nous appellerons "onze heures". Représentons nous son histoire en partant du postulat que le passé ne peut pas être altéré. Le monde suit son cours jusqu'à onze heures. Alors, le voyageur arrive. Il n' y a jamais eu d'instant onze heures où le voyageur ne fut pas arrivé, quel que soit le sens qu'on donne au mot jamais. N'importe comment le voyageur agisse, quoi qu'il fasse, il ne modifie pas le passé, puisque la période entre onze heures et midi ne s'est jamais déjà écoulée sans qu'il eût agi ainsi. D'ailleurs elle ne s'est jamais déjà écoulée, point final. Le voyageur peut, éventuellement, en un instant T'', qu'on peut supposer pour simplifier situé entre onze heures et midi, disons à onze heures et demi, décider de "rentrer", c'est à dire de se rendre à midi et une seconde. Le voyageur disparaît donc à l'instant à onze heures et demi et le temps continue de s'écouler sans lui, ou plus exactement, dans la mesure où il était déjà né à onze heures, la version de lui même qui était apparu à l'instant à onze heures disparaît et le temps s'écoule avec seulement l'autre version de lui même. Arrivé à midi, cette autre version, qui a décidé de faire le voyage, disparaît et à midi et une seconde, le voyageur réapparaît avec le souvenir de tout ce qu'il a vécu durant son voyage entre onze heures et onze heures et demi.

Ne voilà-t-il pas un scénario parfait et logiquement inattaquable? En somme, dans cette histoire, le voyage dans le temps se résume à une inversion du sens de la causalité. Des événements passés sont conséquences de causes situées dans l'avenir. La théorie de Dirac, évoquée plus haut, se prêterait particulièrement bien à ce schéma, dans la mesure où ce ne sont pas des gens ni même des objets qui y voyagent mais des potentiels électromagnétiques. Les forces exercées sur un corps chargé sont la conséquence de la distribution des charges électriques dans l'avenir.
Pourtant, regardons y d'un peu plus près.



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Notre voyageur arrivé à onze heure sait tout ce qui va se passer entre onze heure et midi, car il se "souvient" de la connaissance qu'il en avait (ou "aura" conjuguez ça comme vous voudrez) à midi. Muni de cette connaissance, il peut très bien décider délibérément de modifier l'histoire entre onze heures et midi, par curiosité scientifique ou par intérêt. Il peut décider d'ouvrir une porte, alors qu'il se souvient qu'il l'avait laissée fermée. Qu'est ce qui l'en empêchera? Sera-t-il frappé par la foudre? Quand bien même, il aurait bien modifié le passé, en y introduisant ce coup de foudre. Il faut donc supposer qu'il ne peut pas décider d'ouvrir cette porte car si il le décidait il en aurait connaissance dans l'avenir à midi, or ce n'est pas le cas. Il serait donc impossible à tout voyageur de décider délibérément de modifier le "futur antérieur". Qu'est ce qui peut l'empêcher de prendre cette décision? Dans un univers où le voyage dans le temps existerait mais pas la possibilité de changer le passé, la curiosité ne pourrait pas exister. Et nous savons qu'elle existe. En fait, c'est l'homme qui ne pourrait pas exister. Il ne pourrait y avoir que des phénomènes non doués de volonté.

Et ne croyez pas que la situation se présente sous un meilleur jour si l'on restreint encore un peu plus la notion de voyage dans le temps en supposant que l'être humain n'a pas la possibilité de faire le voyage. Prenons une théorie du type potentiels avancés. Ici, l'homme n'aurait pas la possibilité de remonter le temps, seule la force qui agit sur un corps remonterait le temps. Un scientifique curieux aurait pu, hier, en observant la force exercée alors sur une particule d'épreuve en déduire les caractéristiques du système responsable de cette force aujourd'hui (dans l'avenir par rapport à lui) et décider "pour voir" de les modifier. Il aurait ainsi modifié le passé. Nous sommes dans la situation où le voyageur est un signal, l'homme n'a pas voyagé, mais par l'intermédiaire de l'homme et grâce aux informations qu'il fournit à ce dernier le signal va modifier son propre passé. Nous avions déjà vu ce cas à propos de la prescience. Là encore, pour interdire cette modification, il faudrait qu'il soit impossible à l'être humain de prendre la décision de modifier ce qui est pour lui l'avenir mais qui représente le passé par rapport à la source de son information. Comme l'homme est curieux par nature, il faudrait que l'homme n'existe pas. Nous avons vu que la modification du passé était contradictoire. Nous constatons à présent que si à la fois l'homme existe et à la fois le voyage dans le temps existe, alors le passé peut être modifié. Par conséquent, soit l'homme, soit le voyage dans le temps, est une notion contradictoire. A mon avis, c'est le voyage dans le temps.




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LES UNIVERS PARALLELES.
Il reste pourtant une combinaison pour "sauver" le voyage dans le temps. En combinant l'idée de l'inaltérabilité du passé et les univers parallèles de la théorie de Deutsch, sans oublier l'hypothèse que le voyageur ne visite pas le passé dans son univers mais dans celui du voisin, n'obtiendrions-nous pas un voyage dans le temps non contradictoire? Le voyageur pourrait délibérément agir d'une manière incompatible avec le passé connu de lui, sans pourtant rien modifier. Cette idée est de Deutsch lui même. Appelons A notre univers. Disons qu'en 1950 votre grand-père et son homologue dans un univers parralèle B étaient tous les deux bien vivants. En 1951 votre grand-père n'a connu aucun problème de santé, par contre, dans l'univers B venu du futur (et de notre univers A), vous avez assassiné son homologue. (Vous n'avez pas honte?) En 1970, ou 1980, ne vous fachez pas, Madame, vous êtes né(e). Dans l'univers B, personne qui vous ressemble n'est né ce jour là ni n'a jamais existé, puisque l'homologue de votre grand-père n'a pas vécu assez vieux pour avoir des descendants. Aujourd'hui dans notre univers, un génie invente la machine à voyager dans le temps. L'année prochaine, las de la vie, vous allez décider de vous suicider de manière fort originale en suprimant votre grand-père. Vous acheterez donc un billet pour 1951 et partirez. Mais vous êtes arrivé dans l'univers B et, là, comme nous l'avons vu, vous avez tué non pas votre grand-père mais son homologue. Vous avez donc continué de vivre dans B, tandis que dans A votre grand-père engendrait votre mère puis celle-ci vous donnait naissance.




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Il faut reconnaître que cette théorie n'est pas contradictoire, elle est seulement abracadabrantesque, comme dirait notre cher président. Pourtant, regardons y d'un peu plus près.
Tout d'abord, peut-on vraiment encore parler de voyage dans le temps? Certainement pas dans le sens qu'on donne habituellement à ce terme. Imaginons une fois encore qu'un agent soit envoyé tuer Hitler. Vous savez d'avance que Hitler ne sera pas tué, puisque dans votre univers, il ne l'a pas été et que par hypothèse on ne peut pas changer le passé. Dans le meilleur des cas, votre agent aura tué le Hitler d'un autre univers. Mais vous ne savez même pas si Hitler a jamais existé dans cet autre univers. Et vous ne le saurez jamais, puisque quand bien même votre agent reviendrait vous ne pourriez pas savoir si c'est bien le votre ou celui d'un troisième univers qui est allé dans le passé d'un quatrième.
Ensuite, il faut bien se rendre compte de l'accumulation d'hypothèse artificielles et bizarres sans autres justifications que de permettre d'envisager le voyage temporel, voyage que par ailleurs rien ne réclame, ni dans les faits connus ni même dans la théorie. A commencer par le changement d'univers quand on voyage dans le temps.. Quel est le mécanisme qui fait passer d'un univers à un autre? Aucune idée. Remarquons que si le voyage se fait en dépassant la vitesse de la lumière, à chaque instant du voyage, le voyageur se trouve dans un univers différent. Idée pour le moins bizarre, la traversée d'un l'ensemble non seulement infini mais continu d'univers. Qu'on passe seulement d'un univers à un second où qu'on en traverse une infinité, aucun processus ne permet d'expliquer ce passage. On sait seulement que la réalité en a besoin pour ne pas se contredire. Qu'elle se débrouille. Mais qu'elle ne se débrouille pas n'importe comment. Il faut absolument que ce mécanisme interdise de choisir l'univers où l'on va arriver et même interdise de savoir quoi que ce soit à son sujet. Ce qui implique que si on retourne plusieurs fois dans le passé, on n'aura aucun moyen de s'assurer de retourner dans le même univers à chaque fois, ni même de savoir si c'est le cas ou non. Si il n'en était pas ainsi on pourrait savoir qu'une porte était ouverte dans l'univers dont on va explorer le passé et décider de l'y fermer, retombant ainsi dans la modification du passé avec toutes les contradictions qu'elle entraîne. Curieuse inversion. Tandis que classiquement l'on peut choisir l'on va mais on ne peut pas changer quand on va, ici on peut décider de quand on va mais alors on ne peut pas savoir on va! Intéressons nous, à présent, au voyage de retour. Lorsque notre explorateur décide de rentrer "chez lui", c'est-à-dire à son époque, va-t-il arriver? Dans quel univers? Si c'est le sien, il constatera que son grand-père n'a jamais été assassiné, alors qu'il se souviendra de l'avoir tué. Encore une fois nous nous sommes fort éloigné de l'idée commune d'un voyage dans le temps. Est-ce qu'au contraire il doit nécessairement arriver dans un univers où l'homologue de son grand-père a été assassiné? En pratique, pour ne pas observer d'anomalie il devrait nécessairement revenir au présent de l'univers dans le passé duquel il est arrivé. De même qu'il devrait toujours arriver dans le passé d'un univers qui avait toujours été identique à celui du présent duquel il était parti. Faute de quoi, il serait embarrassé dans son projet d'assassiner son grand-père en découvrant que celui-ci n'existe pas, qu'il n'est jamais né. La science refuse d'avoir plus que le fameux "Dieu horloger" de la théologie occidentale, qui a créé le monde comme on fabrique une horloge et ne s'occupe plus de rien. Un Dieu qui interviendrait à chaque instant, comme quelqu'un qui ferait bouger à la main les aiguilles d'une horloge au lieu de laisser le mécanisme indiquer l'heure, ne permettrait pas la recherche des lois de la nature unique raison d'être de la science. Il me semble que dans cette théorie on a remplacé le Dieux horloger par un Dieu aiguilleur de chemin de fer, indispensable pour qu'à chaque trajet les voyageur arrive dans un univers approprié.
Enfin, il faut bien se rendre compte que la contradiction n'a pas réellement disparu. Elle est seulement ligotée. C'est un phénomène que nous rencontrerons sous plusieurs formes, celui de "l'éclair qui détruit la machine" (voir plus bas.) Imaginez que quelqu'un vous soutienne qu'il existe des cercles carrés, il y aurait une contradiction dans sa conception de la géométrie. Supposons qu'en plus, il ait une conception étrange de la chimie et qu'il prétende que toute feuille de papier prendra feu chaque fois qu'on essaiera de tracer dessus un cercle carré. (Et que le vent soufflera sur le sable si on tente d'y tracer un tel cercle. Etc.) Cette hypothèse ad hoc nous garantit en pratique de ne jamais nous heurter à une contradiction. Rend-elle pour autant sa géométrie non contradictoire? L'hypothèse qu'il soit possible d'aller dans le passé, à condition de changer d'univers, mais impossible de connaître le passé de l' univers où l'on va arriver n'est pas moins artificielle. Mais elle nous garantit que le voyageur n'aura aucun moyen de s'assurer de modifier le passé dans l'univers qu'il visite. A-t-elle supprimé la contradiction pour autant?




Tout ce que nous venons de voir n'est pas exactement la conception de Deutsch. Il penserait probablement que nous nous posons de faux problèmes. Selon lui, le temps ne s'écoule pas, c'est une illusion. Il y a une infinité d'instants éparpillés dans le multivers. Les gens qui sont dans un instant ont directement conscience de cet instant et d'aucun autre ce qui leur donne l'illusion qu'il est "présent", ils ont par leur mémoire indirectement conscience d'autres instants ce qui leurs donne l'illusion que ces souvenirs ont eu lieu "avant", ils n'ont pas du tout conscience d'autres instants, ce qui leur donne l'illusion qu'ils ne sont "pas encore" arrivés. Ils ont donc l'illusion que tous ces instants se succèdent formant ainsi une éternité et un univers. D'autres instants sont en contradiction avec cet univers depuis son début ou à partir d'un certain moment, ils ne soupçonnent pas que ces instants existent, ou, si la mécanique quantique le leur a fait découvrir, ils ont l'illusion que ces instants composent d'autres éternités et des univers parallèles. Mais en réalité, il n'y a pas de temps et vous n'appartenez pas plus à un univers qu'à un autre. Vous n'êtes pas plus le vous même de votre soi-disant passé que celui d'un univers parallèle ou ceux d'un de vos nombreux futurs. C'est évident, n'est ce pas? Non? Vous ne trouvez pas? Ouf! Je ne suis pas le seul.




5
Voyage dans le temps et théorie de la connaissance.
Le voyage est-il pensable?

Un nouveau paradoxe. Les penseurs qui ne pensent pas ce qu'ils pensent.

L'esprit humain est entièrement bâti sur le principe de non contradiction. Quelque chose de contradictoire est au sens le plus strict du terme impensable. Il est pourtant possible d'émettre des idées contradictoires, grâce à une conception confuse qui empêche de prendre conscience de la contradiction. Mais la contradiction elle même est impensable. Si j'ai raison d'affirmer que le voyage dans le temps est autocontradictoire - et ce "si" est purement rhétorique puisque je viens d'en donner plus de démonstrations qu'il n'en faut- alors ceux là même qui évoquent le voyage dans le temps, qu'ils soient auteurs de fiction ou scientifiques, doivent dans le même temps en refuser l'idée, la nier dans le mouvement même par le quel ils l'affirment. Et c'est bien, effectivement, ce que l'on constate de mille façons.

Commençons par la fiction. Je puiserai mes exemples dans la bande dessinée Superman de l'époque Terre I, parce qu' avec le nombre d'épisodes comportant un voyage dans le temps,

Superman par C. Swan © DC
on y trouve tout ce qu'on veut. Mais il n'en est pas un seul qu'on ne puisse pas retrouver aussi bien dans des oeuvres cinématographiques ou littéraires que dans d'autres bandes dessinées.
Une terrible catastrophe va se produire dans exactement une heure, à moins que Superman n'aille chercher dans le futur quelque chose qui lui permettra de l'empêcher. D'accord. Or voilà que dans le futur, il se livre à une palpitante course contre la montre pour réussir sa mission dans l'heure impartie et n'y parvient qu'in extremis. Pourquoi n'a-t-il pas pris tout son temps? Il aurait pu profiter du voyage pour faire un peu de tourisme avant de remplir sa mission, y consacrer deux heures, quinze jours... Il lui suffisait de choisir la destination de son retour comme antérieure au moment de la catastrophe. Il pouvait même revenir avant son départ. Sans même s'en rendre compte, le scénariste considère l'avenir comme un ailleurs dans l'espace et croit que le temps continue de tourner pendant que Superman est "là bas". Par ailleurs, ceci ne vaut pas que pour les missions qui ont lieu dans le futur. Comme tous les héros Superman est presque toujours confronté au double challenge d'accomplir un exploit et de le faire dans un délai imparti, "avant qu'il ne soit trop tard". Il ne réussit généralement que d'extrême justesse. Il aime bien se casser la tête. Il lui suffirait tout simplement de commencer par revenir un peu en arrière dans le passé et il aurait tout le temps de régler le problème tranquillement. D'autre part, combien de fois l'avons-nous vu se torturer pour préserver le secret de son identité parce qu'il devait apparaître quelque part en même temps en temps que Clark Kent et que Superman et combiner des stratagèmes délirants que le moindre détail serait susceptible de faire rater, alors qu'il lui suffirait de faire un saut au moment en question depuis l'avenir ou depuis le passé pour être effectivement présent en double exemplaire. Ni les lecteurs, ni les scénaristes n'y songent parce qu'encore une fois, ils considèrent les voyages dans le temps de Superman comme de vrais voyages, dans l'espace et non réellement dans le temps.

Une autre illustration en est donnée par l'épisode ou des éléments du passé sont précipités dans le présent ou l'avenir et vice versa. Superman et Flash finissent par éliminer la cause du problème et, "à cet instant" Jimmy Olsen qui s'était retrouvé au XVème siècle revient au présent. Il était temps, on allait lui couper la tête. Ni l'auteur ni les lecteurs ne réalisent que "A cet instant" n'a aucun sens, de toute évidence personne n'a réellement cessé de considérer que les mésaventures de Jimmy se déroulaient en même temps que l'exploit de Superman dans un endroit appelé le XVème siècle et non dans le passé.

A plusieurs reprises, Superman a évité un désastre avec l'aide de la Légion des super-héros ou de quelque autre âme charitable venue du futur. Pourquoi la légion empêche-t-elle certaines catastrophes et pas d'autres? Pourquoi empêcher l'assassinat du président actuel et pas celui de Kennedy ou de Lincoln? Pourquoi sauver la Terre et pas la planète Krypton dont Superman ne manque jamais une occasion de pleurer la perte tragique? Pourquoi ne pas retourner dans le passé et organiser l'évacuation du peuple de Superman avant l'explosion de la planète? La réponse est simple. Krypton a déjà explosé. Cela fait partie du passé. D'ailleurs les scénaristes de Superman le répètent, on ne peut pas changer l'Histoire. Un épisode met même en scène Superman ou plutôt Superboy, encore jeune n'ayant pas bien assimilé l'ontologie du voyage dans le temps, qui s'efforce, en vain bien entendu, de sauver Lincoln. La Légion n'intervient donc que pour empêcher des événements qui ne sont pas encore arrivés. Mais "pas encore" par rapport à qui? Par rapport au lecteur et à l'auteur. Certainement pas par rapport à la Légion pour qui tous ces événements, ceux qu'elle choisi d'empêcher parce qu'ils ne sont pas encore arrivés comme ceux aux quels elle se résigne, sont de l'histoire ancienne. Supposons que vous disposiez de la machine à voyager dans le temps, allez vous partir empêcher Ravaillac d'assassiner Henri IV, vite, avant qu'il ne soit trop tard, mais renoncer à éviter l'assassinat de Jules César, parce que c'est impossible puisque César est déjà mort? Une fois encore le scénariste, et tous les lecteurs avec lui, continuent de considérer le passé comme irrévocable alors même qu'ils croient avoir accepté l'idée du voyage dans le temps.

Les héros capables de voyager dans le temps ne devrait redouter aucun échec, aucun désastre, du moment qu'ils y survivent. On efface tout et on recommence, jusqu'à ce qu'on réussisse. Mais ils n'envisagent jamais cette solution. Lorsque Superman a tué involontairement ses parents en leur offrant un voyage au cours du quel ils ont contracté une maladie incurable, il a tenté l'impossible, tout essayé pour les sauver, mais il ne lui est pas venu à l'idée, ni avant ni après leur décès, de revenir en arrière pour s'avertir lui même de ce qui allait se produire et se conseiller de renoncer à ce voyage. C'est d'autant plus fort que le site du voyage en question était l'année 1717, chez Barbe Noire.

A d'innombrables reprises des concours de circonstances dans le présent ou dans l'avenir ont amené Superboy à aller dans le futur prêter main forte à la légion des super-héros ou celle ci à se rendre dans le présent pour lui donner un coup de main. La deuxième fois que Superboy part dans le futur, il n'y a aucune raison pour que la date de destination à la quelle il est amené à se rendre soit postérieure à la date à la quelle il était arrivé la première fois ni antérieure à celle à la quelle il se rendra la troisième fois. Il n'y a donc aucune raison que la première fois que Superboy rencontrera un membre de la légion, disons Brainiac 5 par exemple, soit également la première fois que Brainiac 5 rencontrera Superboy. L'un pourrait se souvenir d'une rencontre qui pour l'autre n'a pas encore eu lieu. Pourtant cette possibilité qui serait la plus simple et la plus naturelle n'est jamais venu à l'idée de quiconque. Il y a un isomorphisme parfait entre les dates de départ et les dates d'arrivée. La 47ème fois que A rencontre B est, forcément, la 47ème fois que B rencontre A et personne ne s'émerveille de cette fantastique et fort opportune somme de coïncidences. Parce que, une fois encore, personne n'imagine réellement que ces rencontres ont lieu à travers le temps.




Une convention naturelle et implicite du récit, aussi bien en littérature qu'au cinéma est qu'on raconte l'histoire dans son ordre chronologique du début vers la fin. Même les exceptions, les flash-back, ne sont conçues que comme des parenthèses destinées à éclairer les motifs actuels des personnages et les causes du cours actuel des événements. Or cette convention est systématiquement violée dans tous les récits de voyage dans le temps. Au lieu de nous raconter d'abord ce qui se passe quand le voyageur arrive dans le passé, puis les circonstances ultérieures qui l'amène à partir, et ensuite son départ, on nous narre toujours en premier son départ du présent puis son arrivée dans le passé et enfin son retour. Pourquoi? Parce que dans cette fausse chronologie et dans cette fausse chronologie seulement, le principe de causalité qui veut que la cause précède l'effet est, en apparence, respecté (en apparence puisque c'est une chronologie fictive établie à seule fin de respecter ce principe). Ceci montre bien qu'on est incapable de penser en dehors de ce principe et que dans le moment même où l'on introduit un élément, le voyage, qui n'a d'autre raison d'être que de le nier, on s'accroche à lui plus désespérément que jamais. Mais comme ce n'est pas réellement à lui que l'on se raccroche, mais à son imitation illusoire, on s'expose à rencontrer, volontairement ou non, des paradoxes.

On me dira que l'adoption de cette fausse chronologie n'est pas vraiment un choix, que c'est une obligation pour que le lecteurs puisse comprendre l'histoire. C'est bien ce que je dis. On considère que l'histoire ne peut plus être comprise si elle ne respecte pas ce principe, qui apparaît plus que jamais comme un principe a priori au sens kantien, c'est à dire nécessaire, non seulement à la réalité des événements mais à la possibilité même de les concevoir. Cet a priori, comme nous l'avons vu, c'est le principe de non contradiction.





Je vais maintenant vous poser une question qui devrait vous faire prendre conscience de trois choses. A quel point cette fausse chronologie est illusoire, à quel point pourtant vous vous y laissez tromper et à quel point le voyage temporel est bizarre (parce que contradictoire). Supposons que vous ayez raté votre vie dans le présent et que vous ayez la possibilité de partir plusieurs siècles en arrière, sans possibilité de retour mais avec la garantie d'y réussir pleinement la fin de votre vie. Question: Partez vous?
Mauvaise réponse. Vous venez de vous suicider. Dans un instant vous serez parti, vous n'existerez donc plus. Mais, vous récriez-vous, vous allez continuez de vivre dans le passé. Erreur. Vous avez continué de vivre. Mais ça ne va pas vous arriver. Certes, vous ne vous en souvenez pas, certes dans ce passé vous vous vous souveniez du présent, mais c'est bien du passé. Vous êtes mort depuis des siècles, à présent.




On me dira que j'ai eu beau jeu de traquer ces incohérences dans la fiction.
Je pourrais me livrer à une exégèse des textes des scientifiques, cosmologistes, relativistes et autres spécialistes de la mécanique quantique ou de la thermodynamique, pour traquer les indices qui montrent que quand ils prétendent remettre en question l'objectivité du temps, les termes même qu'ils emploient trahissent la marque d'une pensée toujours imprégnée de chronologie. Mais plutôt que ce long et fastidieux travail de coupage de cheveux en quatre, je préfère évoquer un cas spectaculaire au point d'en être caricatural.




Dans une revue grand public, il y a quinze ou vingt ans, (si je la retrouve, je modifierai cette page pour y inclure plus de précisions.) j'avais lu l'interview d'un physicien français qui travaillait, pour le compte et aux frais de l'état, à la construction d'une machine à voyager dans le temps. Le principe théorique de la machine n'était pas expliqué mais la vague description qui en était donné me porte à penser que cela avait quelque chose à voir avec la théorie de la relativité générale. Tout en travaillant à son projet, ce brave homme restait néanmoins fermement attaché au principe de non contradiction, au point de déclarer en substance: "Je suis persuadé que l'univers se débrouillera pour rester cohérent. Quand j'aurais construit ma machine, il va se passer quelque chose. La foudre va s'abattre et la détruire ou le sol va s'ouvrir mais l'univers ne permettra pas qu'on y introduise une contradiction." Si Stan Lee et Jack Kirby avait attribué de telles répliques à un savant fou dans un comic à dix cents, on leur aurait reproché de se moquer du lecteur.

Je pourrais faire remarquer que même si la foudre s'abattait, on pourrait toujours reconstruire la machine; et si le sol s'effondrait, on la reconstruirait une nouvelle fois; et encore et encore. L'univers finirait bien par se fatiguer avant nous. Je préfère souligner que même si la foudre s'abattait sur la machine, ou même si personne ne découvrait jamais le principe permettent de la construire, ou même si cette construction s'avérait impossible parce qu'elle réclamerait un matériau légèrement plus résistant ou plus léger ou plus conducteur que tous les matériaux existants, la contradiction ne serait pas évitée. Le paradoxe, oui mais pas la contradiction. Le thermomètre mais pas la fièvre. A partir du moment où la conception de cette machine est possible, c'est que l'univers est contradictoire. La seule chose qui pourrait éliminer la contradiction serait de conclure que la théorie sur la quelle on se fonde est fausse. La contradiction ou la fausseté, il n'y a pas d'autre alternative. Tous les éclairs du monde n'y changeront rien.








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THEORIE DE LA RELATIVITE
ET VOYAGES DANS LE TEMPS.
Nous avions vu, avant ce long mais indispensable détour par la raison pure, que la théorie de la relativité prévoyait un retour dans le passé en cas de dépassement de la vitesse de la lumière, mais qu'elle interdisait en même temps ce dépassement du fait de l'augmentation du poids des corps avec leur vitesse. On pourrait se demander si il ne s'agit pas là d'une esquive du même genre que d'imaginer que la machine sera détruite par la foudre avant d'avoir servi.
En fait non, car cet alourdissement n'est pas, contrairement à la foudre, un élément fortuit sans rapport avec la possibilité de voyager dans le temps. Cette augmentation de la masse n'apparaît dans la théorie que comme une traduction de l'effet qu'ont sur la vitesse des corps les lois de l'espace-temps qui sont à l'origine de la possibilité de retourner dans le passé. En effet, ces lois font que la vitesse d'un mobile peut de moins en moins augmenter à mesure qu'elle se rapproche de celle de la lumière. L'accroissement de la masse est une espèce d'illusion d'optique. On conclut que les corps deviennent de plus en plus lourds du fait qu'ils ont de plus en plus de mal à augmenter leur vitesse et non l'inverse. En même temps, cette augmentation est bien réelle, car la masse peut être transformée en énergie. Ce type d'ambiguïté est caractéristique de la théorie de la relativité. Néanmoins, comme je l'ai déjà laissé entendre, ce mur de la lumière présente bien des brèches. Et pour commencer, il est faux que la théorie de la relativité interdise de dépasser la vitesse de la lumière.




LES TACHYONS.
La théorie de la relativité interdit, en partant d'une vitesse inférieure à celle de la lumière d'accélérer jusqu'à atteindre celle ci. Mais elle n'interdit pas d'avoir, au départ, une vitesse supérieure à celle de la lumière, du moment qu'on l'a depuis toujours. On n'a pas encore observé d'objets plus rapides que la lumière, mais en attendant de savoir si ils existent ou non, on leur a toujours donné un nom, les tachyons, et on a calculé leurs propriétés.
Plus les tachyons ralentiraient au point d'approcher la vitesse de la lumière plus il leur deviendrait difficile de ralentir. Au point qu'il serait impossible à un tachyon de jamais atteindre une vitesse inférieure ou égale à celle de la lumière. Le poids des tachyons serait un multiple du nombre imaginaire racine carrée de -1. Enfin, et c'est cela qui nous intéresse, les tachyons remonteraient le temps. Supposons que Pierre soit dans un fauteuil dans son jardin et Paul en train de voyager en fusée. Si un tachyon survolant la terre était vu par Pierre passant d'abord au dessus de Paris et ensuite au dessus de Londres, il pourrait être vu par Paul comme passant d'abord au dessus de Londres et ensuite au dessus de Paris. Et Pierre et Paul auraient tous les deux raison. C'est la conséquence directe de ce qui est exposé plus haut, paragraphe "Un premier aperçu de la relativité".




La violation des inégalités de Bell.
J'ai donné dans ma page sur les univers parallèles, un très vague aperçu des difficultés que pose l'interprétation de la mécanique quantique, qui permet qu'un chat soit à la fois mort ou vivant. Une partie de ces difficultés vient du résultat d'une série d'expériences faites dans les années 80, connues sous le nom de violation des inégalités de Bell. Je ne les décrirai pas, qu'il nous suffise de savoir ceci. Si l'on tient à ce qu'un chat soit ou mort ou vivant, la seule manière d'interpréter ces expérience est de considérer qu'un signal se déplace dans l'espace plus vite que la lumière. Mais comme la théorie de la relativité interdit cela sous peine de retour dans le passé, la plupart des physiciens se sont rendus, bons grès, mal grès, à l'interprétation orthodoxe de la mécanique quantique ou ont été chercher d'autres interprétations étranges, comme celle décrite plus haut dans cette page ou celle des univers parallèles. Quelques uns néanmoins, comme Jean Pierre Vigier, ont esquissé l'ébauche d'une théorie pour la quelle un signal se déplace effectivement dans le cadre de ces expériences. Ce signal étant une forme de tachyon, il y a donc voyage dans le temps.




LES TROUS NOIRS.
La théorie de la relativité, nous l'avons vu, est une théorie de l'électromagnétisme qui remplace l'espace et le temps classiques par l'espace-temps. Les choses se compliquent encore si, en plus de l'électromagnétisme, on prend en considération la pesanteur, comme nous allons le voir dans ce paragraphe, ou les mouvements accélérés et les rotations, comme nous le verrons dans le suivant. On parle alors de relativité générale. D'après la relativité générale, la force de la pesanteur n'agit pas directement sur les corps, mais, en réalité, sur l'espace-temps. Dans la plupart des cas la différence est surtout théorique et ne donne lieu à rien de remarquable. Il y a pourtant un cas, ou la théorie de la relativité générale diffère spectaculairement de la mécanique classique, c'est quand une énorme masse est réunie dans un tout petit espace. Cela peut se produire notamment à la fin de la vie d'une étoile, lorsqu'elle a fini de briller et s'effondre sur elle même. D'après la mécanique classique, c'est juste une grosse boule très lourde. D'après la relativité générale, c'est un objet totalement nouveau, un trou noir.

Le trou noir déforme l'espace-temps et attire irrésistiblement tout ce qui passe dans son voisinage. Les trous noirs sont les sables mouvants du cosmos. Les astronomes pensent avoir repéré des trous noirs de deux sortes. Les trous noirs "ordinaires", qui auraient été autrefois des étoiles et de gigantesque trous noirs géants qui se trouveraient au centre des galaxies. Bien que le propre des trous noirs soit de dévorer tout ce qui passe à leur portée, d'après les calculs de Stephen Hawking, ils recracherait également ce qu'ils ont avalé. Ils le recracheraient sous forme de particules élémentaires. Mais là où les choses se compliquent, c'est que l'espace temps est le jouet des trous noirs. Ce qui a été avalé par un trou noir pourrait très bien être recraché par un autre, situé à l'autre bout de l'univers. Et ce qu'un trou noir a avalé aujourd'hui, il pourrait très bien le recracher dans le passé, il y a des milliards d'années.





L'UNIVERS DE GODEL.
Le logicien Kurt Gödel, ou Goedel, adorait jeter des pavés de la mare. Qui s'intéresse un peu aux mathématiques sait que c'est lui qui a démontré qu'il était indémontrable que l'arithmétique n'était pas contradictoire. Gödel était persuadé que le voyage dans le temps était possible, pas forcément réalisable en pratique, mais possible. Il a montré que la théorie de la relativité permettait très bien de retourner dans le passé, sans dépasser la vitesse de la lumière... à condition que l'univers tourne.
En se déplaçant à très grandes vitesses selon des trajectoires particulières dans un univers qui tourne, on finirait par revenir à l'instant où on était parti ou même avant. Goedel envisageait sérieusement que son modèle d'univers correspondît à la réalité. Il faisait remarquer que, dans l'univers réel, les galaxies tournent sans qu'on sache pourquoi et que ce serait tout naturel si l'univers tournait. Surtout, il a insisté sur le fait que même si l'univers réel ne tournait pas, cela ne changerait rien au fait que la relativité permet en théorie le voyage dans le temps. Pour dire les choses de manière plus imagée, répondre "Oui mais, en vrai, l'univers ne tourne probablement pas." reviendrait à dire "Oui mais la foudre ou un tremblement de terre vont probablement détruire la machine à voyager dans le temps avant qu'elle n'ait pu servir." .(Précisons tout de même qu'il semble aujourd'hui acquis que l'univers ne tourne pas, encore qu'on pourra toujours imaginer qu'il tourne trop lentement pour la précision des dernières observations)




LE DERNIER SALON DE LA MACHINE A VOYAGER DANS LE TEMPS.
La relativité est décidément une vraie mine d'or pour l'explorateur d'éternité. Divers auteur ont présenté leur modèle relativiste de machines à voyager dans le temps. Je dis bien modèles et non projets car, même en acceptant leur principe, ils sont irréalisables à cause des ingrédients réclamés par la recette. Pour fabriquer une voiture à mouvement perpétuel il suffit de prendre un moteur à mouvement perpétuel et de le mettre dans une voiture. Il suffisait d'y penser. Donnez à Van Stockum un cylindre matériel infini et il vous construira votre machine. Thorne, lui, aurait besoin d'un trou de ver. C'est un peu comme un trou noir, sauf qu'on n'est pas aspiré dedans contre son grès. Et sauf qu'ils sont encore plus théoriques. Si la théorie est fausse ni les trous noirs ni les trous de ver n'existent, tandis que si la théorie est vraie, à présent les trous noirs existent, mais les trous de ver n'existent toujours pas ils sont tout au plus devenus théoriquement imaginables. Enfin Gott se contenterai de cordes cosmiques , des bibelots hautement théoriques et infiniment longs, vestiges des premiers instants de l'univers. Si vous avez ça dans votre garage, contactez moi. Nous essaierons de construire la machine.





Le voyage dans le temps n'est pas le seul problème logique posé par la théorie de la relativité. Il en est d'autres, que les physiciens affectent de ne pas remarquer ou aux quels ils répondent de manière peu satisfaisante. J'y consacrerai un site, un jour ou l'autre. Si vous revenez dans cette page d'ici un an ou deux, vous y trouverez probablement un lien, juste ici.









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