A peine arrivé chaque ouvrage était traduit en grec, la langue savante de l'époque, résumé, analysé, catalogué, répertorié. Des sages, tel Callimaque, ont consacré leur vie à constituer des catalogues partiels, qui occupent eux même plusieurs rouleaux chacun. Pour toutes ces tâches colossales, égyptiens, grecs, hébreux, perses, les plus grands esprits du monde étaient réunis dans la bibliothèque. C'était l'équivalent de ce que serait la plus grande université actuelle... si il n'y avait qu'une seule université au monde. Les savants de la Grande Bibliothèque étaient payés royalement, nourris, logés, blanchis. On peut imaginer que certains ont passé des années sans faire un pas en dehors de la bibliothèque. Aucun ministre de la culture actuel ne saurait être comparé au bibliothécaire d'Alexandrie. Cette fonction était, après celle du roi, la plus prestigieuse et l'une des plus importantes, dans le pays lui même le plus important de l'époque. Zénodote, l'exégète d'Homère, Erastothène, qui calcula le diamètre de la Terre avec précision et sans erreur en mesurant l' ombre de deux bâtons, Aristophane , auteur du lexique, ancêtre de nos dictionnaires, occupèrent le poste de bibliothécaire. | |