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La version papier (Odyssée Editions 2001) est épuisée depuis 2008. Vous en avez un exemplaire? Gardez le précieusement. ça va devenir un collector. (peut-être.)
| Extrait de "Le onzième manuscrit." © G.Courtial et Odyssée Editions. Reproduction, même partielle, strictement interdite. Océan Atlantique, année 801.
Troisième jour: une étendue infinie d'eau grise, sous une étendue infinie de ciel gris. Les vagues répètent inlassablement la même rengaine. Encore et encore, depuis le début des temps. Et pourtant, on dirait qu'un air nouveau perce, par moments, leur grondement inexpressif. C'est de plus en plus net. Un chant humain, viril et joyeux. Un rectangle orange apparaît à l'horizon. Au milieu de tout ce gris, il éblouirait un aveugle. La voile grossit. Un chef d'oeuvre d'ébénisterie de trente mètres de long fend les flots avec assurance. Effilé, symétrique, couvert sur tout son long de boucliers dont les couleurs innombrables se répondent pourtant avec harmonie, il bat l'eau en cadence, de ses six paires de rames. Non ce n'est pas un Drakkar [Dragon]. Regardez mieux, c'est un Snekkja, un Serpent. Sa grande tête triangulaire, six mètres au dessus de la proue, scrute les flots d'un regard vide et pourtant si expressif qu'on croirait qu'il va mordre. Il a tout pour cela, les dents assurées, la langue fourchue. Chaque écaille a été sculptée avec soin.
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