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Histoire des Marvel comics. 3: 1956

Etranges récits et voyages à l'intérieur du mystère.


En 1955, les éditeurs de comic book anticipaient la menace de plus en plus précise d'une loi de censure, en créant l'organe d'autocensure the Comic Code Authority. Il n'est évidemment pas question de faire l'apologie de la censure qui est non seulement dictatoriale mais anticulturelle rétrograde et abêtissante. Néanmoins, l'effet a été largement positif. D'une part, les lecteurs ne trouvant plus de vampires ni de loups garous se sont tournés vers d'autres genres. Dès 1956, DC a pu commencer a ressusciter les super héros. Martin Goodman qui dirigeait Atlas (c'est à dire Marvel) n'a pas suivi. Mais, c'est le second effet positif, il a bien été obligé de chercher autre chose pour remplacer les histoires d'horreur. Ainsi Atlas reconvertit tous ses comics d'horreur dans l'insolite. A contre coeur, en traînant les pieds, avec souvent des histoires d'horreur édulcorées plutôt que de vrais récits insolites. Les étranges récits de Strange Tales et les voyages mystérieux de Journey into Mystery faisaient piètre figure à coté des petits chefs d'oeuvres que produisaient depuis longtemps chez DC des scénaristes issus de la littérature de science fiction et des dessinateurs comme Kane, Infantino, Toth, Anderson et récemment Kirby. Mais en 1956 l'arrivée de deux hommes allait rehausser le niveau.

Le premier était STEVE DITKO. Ditko avait débuté trois ans plus tôt, au côté de Kirby avec Captain 3d, un super héros en relief, à lire avec des lunettes stéréoscopiques. Il était entré chez Charlton l'année suivante. De 1956 à 1961, il donna à Charlton et à Marvel simultanément d'innombrables récits insolites parmi les meilleurs du genre. Il restera le grand spécialiste des sorcières et enchanteurs établis dans nos villes modernes, sans parler de ses extra terrestres batraciens et autres escaliers montant dans les nuages.

 

 

 

 

 
Le second nouveau venu était loin d'être un inconnu puisque c'était Jack Kirby en personne. C'est Kirby, et Kirby seul, qui allait faire de la petite firme sans avenir Atlas, le géant Marvel, numéro un de l'industrie du comic book. Avec Kirby et Ditko au crayon, on n'avait plus à craindre la comparaison avec les maîtres de DC. Du moins pour ce qui était du dessin. Pour le scénario, Stan Lee faisait quand même léger à côté des Broome, Kanigher ou Fox d'en face. D'autant plus qu'il fallait compter avec les caprices de Martin Goodman. Celui ci imposa un thème récurrent, presqu' à chaque numéro au point de finir par constituer un genre en soi: les grands monstres. Les grands monstres, Gorkill, Googam, Krogarr... étaient de gigantesques créatures zooïdes qui venaient, l'une après l'autre, menacer l'humanité. L'armée était impuissante, mais le héros, un enfant ou un savant chétif, trouvait une astuce " Mon général, Kragoom ne craint pas les bombes atomiques mais il se dissoudra si on lui jette un verre d'eau. " Personne au monde n'aurait pu dessiner ces créatures mieux que Kirby. Considérée chacune individuellement les histoires étaient bonnes mais qui en avait lue une les avait toutes lues. Plusieurs grands monstres ont survécu à cette période pour revenir comme super vilains dans les Marvel comics actuels, Titan ou Fing Fang Foom, par exemple.
 

 

 

 

 
la naissance de Marvel.

Petit à petit, mine de rien Atlas subissait une mutation profonde. De tous le fatras de magazines hétéroclites évoqués à la page précédente, il ne restait plus en 1960 que 6 des comics pour fille de Patsy et Millie et 4 derniers westerns... mais 4 comics d'insolite. Atlas s'était trouvé une identité. Atlas devenait Marvel. Pourtant il manquait encore l'essentiel. Les super héros. Stan Lee avait la tête pleine de grands projets et Jack Kirby ne rêvait que de ressusciter les super héros. Mais Martin Goodman freinait des quatre fers. D'où les cinq ans de retard de Marvel sur DC. Observant le succès des super héros de DC et que c'était la JLA, une équipe, qui marchait le mieux chez eux, Lee était convaincu que l'heure était venue et que c'était une équipe qu'il fallait créer. Plus important, il finit par en convaincre Goodman. Il allait faire la fortune de ce dernier malgré lui en créant...

LES
FANTASTIC
FOUR

 

Kirby mit beaucoup du sien dans cette création comme le montre l'analogie de composition entre la nouvelle équipe et les Challengers qu'il venait d'imaginer pour DC: un quatuor incluant un savant, un costaud et un jeune casse cou. Fantastic four n°1 était d'ailleurs une redite de Challengers of the Unknown n°3, où Rocky acquérait des super pouvoirs au cours d'un voyage en fusée.

Mais Stan Lee tenait a expérimenter ses idées nouvelles et l'une d'elle était la création de héros plus humains, capables de souffrir de douter voir de trahir. The Thing, le monstre de pierre fut le premier cobaye de Stan Lee. Il allait reléguer au second plan le nouveau Human Torch, qui était censé être la vedette au départ. Ajoutez la charmante Invisible Girl et Mister Fantastic, le génie élastique. Les Fantastic Four étaient nés "et le monde ne devait jamais plus être le même" (dixit Stan Lee). C'était en Août 1961.
Retrouvez les Fantastic Four, le Docteur Fatalis, la Chose et Hulk dans le grand roman sur le monde des comics, Le chat de Schrödinger et les voyageurs inaperçus.

Les Fantastic Four et Dr Doom.
Crayoné inédit de Kirby (détail).

 

 

 
SUITE
1962 Thor, Hulk, Spider-Man.

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Les images de cette page sont © Marvel characters inc. Tous les personnages évoqués sont ® Marvel characters inc. Tous droits réservés. ( Challengers of the unknown et JLA sont ® DC Tous droits réservés.) La page elle même et le texte qu'elle contient sont © Gérard Courtial 2000, tous droits réservés.